2e trimestre

Définition :

Les changements hormonaux pendant la grossesse peuvent augmenter les niveaux d’œstrogènes et de progestérone dans le corps, augmentant ainsi le risque de caries dentaires et de maladies parodontales. En outre, la production accrue de plaque bactérienne durant la grossesse peut aggraver les problèmes de gencives. Les femmes enceintes sont également plus susceptibles de ressentir des douleurs dentaires en raison de la pression exercée sur les dents par les glandes salivaires élargies.

Femme enceinte :

Une étude de VERGNES et coll. a été menée entre 2003 et 2006 afin de voir s’il existait une association entre la carie dentaire et l’issue de la grossesse. Ils ont montré une prévalence carieuse de 51,6% chez les femmes avec une issue de grossesse normale, 56% chez les femmes avec accouchement prématuré spontané ou rupture prématurée des membranes (p=0,03). Le recours à l’examen bucco-dentaire mis en place par l’assurance maladie était faible bien que les besoins soient importants : la prévalence de parodontite était de 34,2% et celle de la carie de 29,9%.

Population générale :

« En France, les différentes études menées en population générale montrent une proportion d’adultes avec au moins une dent cariée à traiter comprise entre 33 et 50 % et un tiers d’adultes présentant un problème d’érosion dentaire. »
« Suivant cette étude, plus de 47 % des adultes (64,7 millions) sont atteints de parodontite, soit 38 % de la population adulte âgée de 30 et plus, et 64 % des adultes âgés de 65 et plus sont atteints d’une parodontite modérée ou grave. »

Traitement :

« Le seul antalgique autorisé chez la femme enceinte est le paracétamol, rappelle le chirurgien-dentiste. En cas de rage de dents, il sera pris aux mêmes doses et à la même fréquence que chez la femme non enceinte. On pourra compléter avec des bains de bouche sans alcool. »

 

Sources :

  • https://denteka.fr/conseils-dentaires/femme-enceinte-et-mal-de-dents-1673448355
  • Vergnes JN, Sixou M. Preterm low birth weight and maternal periodontal status: a meta-analysis. Am J Obstet Gynecol 2007;196:135.e1-7.
  • Johanna Bartet. État bucco-dentaire des femmes enceintes et examen bucco-dentaire de l’assurance maladie. Sciences du Vivant [q-bio]. 2020. ffdumas-02887626f
  • Santé bucco-dentaire des adultes, COLETTE MÉNARD et al, Evolution, N°35 Mars 2016
  • Eke PI, Dye BA, Wei L, Thornton-Evans GO, Genco RJ; CDC Periodontal Disease Surveillance workgroup: James Beck (University of North Carolina, Chapel Hill, USA), Gordon Douglass (Past President, American Academy of Periodontology), Roy Page (University of Washin. Prevalence of periodontitis in adults in the United States: 2009 and 2010. J Dent Res. 2012 Oct;91(10):914-20. doi: 10.1177/0022034512457373. Epub 2012 Aug 30. PMID: 22935673.
  • https://www.santemagazine.fr/sante/sante-bucco-dentaire/soins-dentaires/comment-prendre-soin-de-ses-dents-enceinte-892763

Définition :
Lorsque l’utérus grossit, il pèse sur la vessie et les canaux urinaires, ce qui entraîne des envies d’uriner plus fréquentes. Paradoxalement, il est fréquent que les femmes enceintes n’arrivent pas à vider complètement leur vessie, car les hormones de la grossesse diminuent le tonus de la vessie. L’urine qui reste dans la vessie augmente le risque de cystite (en favorisant la multiplication des bactéries responsables de ces infections). De plus, un diabète transitoire (diabète gestationnel) est parfois observé au cours de la grossesse. Ce diabète peut favoriser la survenue d’une infection urinaire.

TYPES D’INFECTIONS URINAIRES :

  1. La bactériurie asymptomatique ou colonisation : présence de bactéries dans les urines, sans symptôme. Elle nécessite un traitement antibiotique contrairement à la colonisation hors grossesse.
  2. La cystite : infection ne touchant que la vessie, sans fièvre.
  3. La pyélonéphrite : infection touchant le rein, avec fièvre.

Épidémiologie :
Les infections urinaires surviennent dans 2 à 10 % des grossesses du fait des modifications morphologiques et hormonales. C’est l’infection bactérienne la plus fréquente au cours de la grossesse. Le risque de développer une pyélonéphrite en cas de colonisation urinaire est de 20 à 40%.

Traitement :
Un traitement est systématiquement mis en place en cas de présence de bactéries dans les urines, même sans signe clinique. Ce traitement est efficace et réduit le risque de complications.

Sources :

Définition :
Les maux de dos pendant la grossesse ont tendance à se faire sentir entre le cinquième et le septième mois. La douleur est souvent localisée dans la région lombaire (bas du dos) et la région sacro-iliaque (partie postérieure du bassin). Il est possible de ressentir des douleurs à ces deux endroits ou à un seul. La prise de poids (surtout en avant) pendant la grossesse est l’une des causes principales des maux de dos. En plus de causer de la pression sur les articulations, les ligaments et les muscles, celle-ci vient changer le centre de gravité de la femme. Cette prise de poids a aussi une incidence sur la posture de la future maman, car elle accentue la courbe lombaire, ce qui peut causer des problèmes à ce niveau. La relaxine est une hormone qui circule dans le corps de la femme afin de donner plus de flexibilité aux articulations tout au long de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Bien que très bénéfique, elle affaiblit la stabilité des articulations, en particulier au niveau des articulations sacro-iliaques, ce qui peut aussi provoquer des douleurs au dos.

Épidémiologie :
La survenue de douleurs lombosciatiques pendant la grossesse semble très fréquente. Une étude américaine de 2002 à 2003 a permis de mettre en évidence une prévalence de douleurs lombalgiques chez 68.5% des femmes enceintes. Ces douleurs ayant entraîné des troubles du sommeil chez 58% des femmes enceintes et une altération de leur vie quotidienne pour 57% d’entre elles. Une autre étude, suédoise, de 2012 comprenant 891 femmes a montré une prévalence de la lombalgie pendant la grossesse de 72%.

Traitement :
Il n’est pas toujours évident d’y penser en permanence, mais l’adoption d’une bonne posture au quotidien reste l’une des solutions les plus efficaces pour soulager les maux de dos. L’utilisation d’une ceinture de support pour femme enceinte peut aider à soulager les maux de dos. Les massages sont également très efficaces pendant cette période ainsi que l’application de froid ou de chaud.

 

Sources :

  • https://oppq.qc.ca/blogue/maux-de-dos-et-grossesse/
  • Léa Pitelet. Étude de satisfaction de la prise en charge des douleurs lombosciatiques chez la femme enceinte. Médecine humaine et pathologie. 2020. ffdumas-03220528f Mousavi et al. (2007). Pregnancy related pelvic girdle pain and low back pain in an Iranian population. Spine, 32(3), E100-E104.
  • Garment needs of pregnant women based on content analysis of in-depth interviews, Simone SM Ho et al, Journal of Clinical Nursing, 18, 2426–2435 2009
  • Pregnancy and pelvic girdle pain: analysis of pelvic belt on pain, Jeanne BERTUIT et al, J Clin Nurs . 2018 Jan;27(1-2):e129-e137

Définition :
Les femmes enceintes, particulièrement en fin de grossesse, ont tendance à tomber plus souvent : il leur devient, en effet, temporairement plus difficile de garder l’équilibre lorsqu’elles trébuchent, dû à une surcharge pondérale qui les attire vers l’avant. Or, tomber lorsque l’on est enceinte n’est pas anodin. Les conséquences d’une chute varient selon le type de chute et le terme de la grossesse.

Épidémiologie :
La population des femmes enceintes présente un grand risque de blessure en cas de chute. En effet, comme précisé précédemment, les risques sont multiples. Dunning et Al. ont publié en 2003 une étude qui décrit que les femmes enceintes ont un taux de chutes (27%) similaires à des femmes de plus de 70 ans (28%). D’après une étude de Segal et Chu (2015), une femme enceinte sur quatre reporte une chute, parmi lesquelles 10% chuteraient deux fois ou plus. Ces études décrivent les chutes comme le principal facteur de visite aux urgences pour les femmes enceintes durant leur grossesse. Les femmes enceintes actives chutent entre le 5ème et le 7ème mois et la majorité des chutes ont lieu en intérieur, avec 39% des chutes dans les escaliers. D’après l’étude de Kady et al, les chutes vont être la deuxième raison la plus fréquente de traumatisme durant la grossesse, avec en premier les accidents de voiture. Cette étude décrit également les chutes comme le deuxième facteur d’hospitalisation, qui se termine dans plus de la moitié des cas par un accouchement. Le risque de chutes augmente d’autant plus si la femme enceinte a des douleurs lombaires.

Traitement :
D’après les auteurs des articles, l’activité physique semble être un facteur protecteur de chutes pendant la grossesse. Il peut être intéressant de faire du renforcement musculaire global des membres inférieurs.

  • Chaussures stabilisatrices.
  • Ceinture lombaire :
    • Augmente la stabilité des femmes enceintes et diminue le risque de chutes (Cakmak 2014).
    • Réduit les douleurs lombaires et augmente la qualité de vie (Carr 2003).
    • N’a pas d’effet délétère sur le fœtus (Beaty 1999) et les muscles (Azadinia 2017).

Sources :

  • https://www.hap.be
  • Modifications de la démarche et de l’équilibre chez les femmes enceintes
    Comparaison de ces différences chez les femmes enceintes qui chutent et chez celles qui ne chutent pas au cours de leur grossesse
    Une revue systématique de la littérature
  • Dunning et al. (2003). Falls in workers during pregnancy: risk factors, job hazards, and high risk occupations. American journal of industrial medicine, 44(6), 664-672.
  • Öztürk et al. (2016). Effects of lower back pain on postural equilibrium and fall risk during the third trimester of pregnancy. The Journal of Maternal-Fetal & Neonatal Medicine, 29(8), 1358-1362.
  • Cakmak et al. (2014). The effect of maternity support belts on postural balance in pregnancy. PM&R, 6(7), 624-628.
  • Carr (2003). Use of a maternity support binder for relief of pregnancy related back pain. Journal of Obstetric, Gynecologic, & Neonatal Nursing, 32(4), 495-502.
  • Beaty et al. (1999). Low backache during pregnancy. Acute hemodynamic effects of a lumbar support. The Journal of Reproductive Medicine, 44(12), 1007-1011.
  • Azadinia et al. (2017). Can lumbosacral orthoses cause trunk muscle weakness? A systematic review of literature. The Spine Journal, 17(4), 589-602.